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Par Matar Ndiaye, Journaliste d’Investigation
La Cour des Comptes du Sénégal a dévoilé son rapport définitif sur la gestion des finances publiques entre 2019 et mars 2024. Ce document explosif met en lumière des irrégularités graves, des écarts de gestion et des pratiques opaques qui posent des questions sur la transparence de l’administration sénégalaise.
Si la publication des précédents rapports avait déjà soulevé des polémiques, celui-ci arrive dans un contexte de forte instabilité politique et sociale. L’enjeu dépasse la simple reddition des comptes : il touche au cœur de la gouvernance et à la confiance du peuple envers ses dirigeants.
- Une Dette Publique à Géométrie Variable
Le rapport révèle des incohérences majeures entre les chiffres de la dette publique fournis par les différentes institutions de l’État. Tantôt gonflée, tantôt minimisée, cette dette semble fluctuer en fonction des intérêts politiques du moment. En clair, on joue avec les chiffres comme un illusionniste manipule ses cartes.
Dans une analogie plus parlante, c’est comme si un commerçant gérait sa boutique en falsifiant ses registres : il déclare des stocks fantômes pour attirer des investisseurs, tout en cachant ses dettes réelles aux créanciers. Mais, tôt ou tard, la vérité éclate et les conséquences peuvent être désastreuses.
- Des Recettes Publiques « Magiquement » Déplacées
Une autre irrégularité soulevée concerne le rattachement irrégulier des recettes publiques à des exercices comptables antérieurs. Concrètement, cela signifie que certaines entrées d’argent ont été artificiellement décalées dans le temps, faussant ainsi les comptes de l’État.
Imaginez un père de famille qui, pour paraître plus riche devant ses voisins, reporte certaines de ses dépenses sur les mois suivants tout en déclarant des revenus plus élevés qu’ils ne le sont réellement. Une telle illusion ne peut tenir longtemps sans s’effondrer sous le poids de la réalité.
- Les Fonds Manquants et l’Opacité de la Gestion
Le rapport met également en avant une absence de transparence sur les montants restant à recouvrer par l’État. Il est impossible d’évaluer précisément ce que le pays doit réellement récupérer, tant les comptes semblent avoir été manipulés.
C’est comme si un banquier oubliait volontairement d’enregistrer les remboursements de certains prêts pour ne pas avoir à rendre des comptes à ses supérieurs. Un tel flou ouvre la porte à toutes sortes de malversations.
- Une Réponse Gouvernementale Attendue
Face à ces révélations, le gouvernement sénégalais a annoncé un point de presse pour justifier ou minimiser ces anomalies. Pourtant, l’expérience passée nous enseigne que de telles réponses sont souvent teintées de langage diplomatique et de justifications techniques, loin des préoccupations des citoyens.
Mais les faits sont là, implacables. La gestion des finances publiques, censée être rigoureuse et transparente, semble avoir été utilisée comme un instrument au service d’intérêts particuliers.
- Un Système à Réformer d’Urgence
Le Sénégal se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Soit il s’engage dans une refonte en profondeur de la gouvernance publique, avec des mécanismes de contrôle plus rigoureux et des sanctions exemplaires, soit il continue sur cette pente glissante, risquant ainsi de creuser davantage la fracture entre les citoyens et leurs dirigeants.
Comme dans une grande entreprise au bord de la faillite, il est temps de faire un audit sérieux, d’identifier les responsabilités et d’engager une restructuration avant que le bateau ne prenne définitivement l’eau.
Conclusion : La Cour a parlé, le peuple jugera
Le rapport de la Cour des Comptes est un miroir tendu aux autorités sénégalaises. Y verront-elles leur reflet déformé ou prendront-elles conscience de la nécessité d’un changement profond ? L’avenir nous le dira.
Mais une chose est sûre : à l’ère des réseaux sociaux et de la surveillance citoyenne, il est de plus en plus difficile de cacher la poussière sous le tapis.
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