Ce vendredi 30 mai 2025 marque un tournant historique pour le secteur immobilier africain. Le Sénégal a accueilli pour la première fois, dans les locaux de l’hôtel Le Virage à Dakar, la Conférence Régionale de l’African Real Estate Society (AFRES). Une grande première pour cette organisation panafricaine fondée en 1997, qui, depuis sa création, organisait ses événements exclusivement dans des pays anglophones.

L’AFRES, qui regroupe aujourd’hui des membres issus de 40 pays africains, œuvre à promouvoir la formation, la recherche et le réseautage entre les professionnels du secteur immobilier sur le continent. Cette édition placée sous le thème « Diversification et intégration des acteurs immobiliers en Afrique » ambitionne d’élargir l’inclusion des pays francophones dans les dynamiques de développement immobilier en Afrique.

« Aujourd’hui, nous notons un gap dans le domaine de l’immobilier entre les pays anglophones et les pays francophones d’Afrique », a déclaré Adam Sarr, membre du comité directeur d’AFRES Africa et maire de la commune de Keur Massar Nord. « Cette conférence est historique, car c’est la toute première fois qu’elle est organisée dans un pays francophone. »

Pour le géomètre de formation, il était impératif d’intégrer davantage les pays francophones à cette dynamique panafricaine : « Il était capital que tout le continent se réunisse autour de l’immobilier, que tous les acteurs — professionnels, experts, académiciens — puissent se retrouver dans une même structure pour booster l’urbanisation et l’immobilier. »

La participation d’États francophones comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Rwanda et la RDC est perçue comme un symbole fort de cette volonté d’inclusion. Une démarche qui s’inscrit également dans une perspective institutionnelle, puisque l’AFRES a récemment soumis une demande officielle de reconnaissance auprès de l’Union Africaine en tant qu’organisation panafricaine.

Face au déficit criant de logements sociaux sur le continent, cette rencontre vise aussi à initier une réflexion profonde sur les politiques publiques du logement. Un défi partagé par de nombreux pays africains.

Amadou Salmon Fall, Directeur de cabinet du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le docteur Cheikh Tidiane Diéye, a souligné l’importance de ce cadre de concertation : « C’est un espace de réflexion et de partage crucial, qui réunit des experts, universitaires et professionnels diversifiés. Ce type de plateforme peut réellement influencer et impacter les politiques publiques en matière de logement dans nos États. »

Au-delà du partage d’expériences, la conférence ambitionne de créer une synergie durable pour accélérer la production de logements abordables, soutenir l’investissement immobilier et intégrer les pays africains dans une logique commune de développement urbain structuré.

Le rendez-vous de Dakar pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour l’immobilier africain, plus intégrée, plus inclusive et plus proactive face aux défis du continent.